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Mohamed Mokhtar Soussi (1898-1963)

Mémoire du patrimoine culturel et historique du Souss

Mohamed Mokhtar Soussi (1898-1963)

 

 

 

 

 

A l’occasion du soixantième anniversaire du décès du savant et nationaliste marocain Mohamed Mokhtar Soussi (1963-2023), la Fondation lui rend hommage, par le biais d’une exposition de ses ouvrages visant la préservation des différentes facettes de la langue et la culture amazighes du Souss, ainsi que les écrits qui lui ont été consacrés.

 

Mohamed Mokhtar Soussi est un historien, enseignant, ‘alim, salafi réformateur, poète et militant nationaliste né en 1898 à Ilgh, au cœur du Souss. Son initiation à la lecture et à l'écriture par sa mère a été le prélude à un long cheminement éducatif. Après avoir été pris en charge par son père, Hadj Ali Derkaoui, il a poursuivi son éducation dans plusieurs médersas du Souss. Puis il a entamé en 1918 ses études supérieures aux universités-mosquées de Ben Youssef à Marrakech (1918-1923) et d’Al-Quaraouiyine à Fès (1924-1927) et finalement chez les oulémas de Rabat (1928-1929). Il a fondé à Fès sa première association culturelle, Al- Hamassa, démontrant déjà son engagement pour les activités culturelles et nationalistes. Ce rayonnement religieux et nationaliste lui a valu l’exil et la détention à Ilgh en 1937 puis à Tafilalet et Tinejdad de 1952 à 1954.

De retour de son voyage pour le savoir, il s’est installé à Marrakech pour ouvrir en 1929 sa première école privée et s’est mobilisé pour la création d’autres établissements scolaires destinés à aider les Marocains, surtout ceux issus du monde rural à sortir de l’ignorance et de l’analphabétisme. Parmi ses disciples à Marrakech, figure Abdallah Ibrahim qui a participé aux premiers gouvernements de l'indépendance, d’abord, en tant que ministre de la culture et de l'information, puis en tant que chef de gouvernement. A l’aube de l’indépendance, Mohamed Mokhtar Soussi fut nommé ministre des habous, puis Wazir Ettaj (ministre du Trône) jusqu'à son décès survenu en 1963.

Suivant la tendance intellectuelle de sa génération, et à l’instar d’Ibn Abbas Taarji, Mohamed Daoud et Abderrahman Ibn Zaïdan qui se sont intéressés respectivement à leurs villes natales Marrakech, Tétouan et Meknès, Mohamed Mokhtar Soussi, quant à lui, s’est engagé à collecter, conserver et transmettre le maximum de données relatives au patrimoine historique et culturel de sa région Souss. C’est ainsi qu’il a publié, entre autres, en vingt volumes, son œuvre Al- Maâssoul (le mielleux). Il s’agit d’une encyclopédie consacrée principalement au Souss où l’on trouve des passages d’histoire et des contes d’autrefois, des descriptions ethnographiques sur les vêtements, la musique, la cuisine les croyances et les mentalités, des biographies de notables ou simplement de gens ordinaires… Les écrits de Mohamed Mokhtar Soussi révèlent les contours de sa personnalité et les préoccupations du Maroc du XXe siècle, et se focalisent sur des thèmes de prédilection tels que l’amazighité, l’arabisation, l’éducation et l’alphabétisation.