Eduquer dans le monde contemporain : les savoirs et la société de la connaissance (Casablanca, 8-9 octobre 2010 ; coordination Ali Benmakhlouf et Nicolas Piqué)

Multiformes, les difficultés de l’école dépassent aujourd’hui le cadre de tel ou tel pays. Par leur durée et par l’ampleur et la profondeur du bouleversement lié aux diverses innovations pédagogiques et aux défis sociaux, ces difficultés interrogent le monde de l’éducation. Une certaine complexité explique la difficulté de l’analyse, corrélative de l’impuissance des réformes aussi nombreuses qu’inefficaces, en même temps qu’elle appelle et mobilise des disciplines variées, de la pédagogie à la sociologie en passant par la psychologie.
Le colloque prévu à Casablanca les 8 et 9 octobre 2010 se propose d’analyser l’un des aspects de cette situation. Suivant l’analyse d’H. Arendt, prolongée par les travaux de M. Gauchet, les problèmes de l’école peuvent être analysés en fonction des mutations anthropologiques liées à la modernité. On parle de plus en plus de la société de la connaissance. Qu’entend-on par cette expression, bien plus en usage chez les économistes que chez les responsables de l’éducation ? Les contenus du savoir, sacrifiés par moments à une raison didactique, méritent d’être ramenés à leur socle de formation et l’illusion rationnelle qui consiste à parler indistinctement de toutes les disciplines enseignées doit être interrogée.
L’individualisation des sociétés contemporaines, les mutations du régime de la temporalité produisent une recomposition des liens sinon traditionnels du moins passés entre individu, société et passé. La reconnaissance du rôle formateur de l’école, conçue comme détour essentiel et altérité constitutive, se trouve dès lors contestée au nom d’une conception autre, nouvelle de l’individualité. Individu, transmission, conservation : par ces enjeux, l’école se trouve au centre d’un ébranlement qui concerne essentiellement la conception des rapports entre l’homme et la temporalité : entre continuité et rupture, comment advient le type de l’individualité démocratique moderne ? L’un des enjeux des communications sera de discuter cette analyse. D’abord en explorant de façon critique les termes dans lesquels elle se pose et en étudiant également, la diversité des situations, dans différents contextes politiques et sociaux.
Vendredi 8 octobre 2010
Matin
Président de séance : Ali Benmakhlouf
9h 00
Allocutions d’ouverture
Le Directeur Général de la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud
9h 15
Didier Debaise, Centre de Recherche Scientifique, Bruxelles
« La pensée-laboratoire. Une approche pragmatique de la connaissance »
9h 45
Nathalie Bulle, Chercheure au CNRS, Groupe d’Etude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS)
« Eduquer pour la société de connaissance ou les fondements épistémologiques de la raison moderne »
10h 30
Naïma Hadj Abderrahmane, Université d’Alger
« Vérité et vérité font deux »
11h 00
Discussion
12h 00
Clôture de la première séance
Après-midi
Président de séance : Nicolas Piqué
15h 00
Anouar Moghith, Université Halouane, Le Caire
« La révision des manuels scolaires et ses implications politiques »
15h 30
Tahar Benguiza, Université de Tunis
« L'éducation et la société du savoir en Tunisie : acquis et obstacles »
16h 15
Jean François Nordman, Collège International de Philosophie, Paris
« Ecole, rapports au savoir et mutations subjectives contemporaines »
16h 45
Mohamed Doukkali, Université Mohammed V, Rabat
« Que veut dire éduquer »
17h 15
Discussion
18h 15
Clôture de la deuxième séance
Samedi 9 octobre 2010
Président de séance : Mustapha Laarissa
9h 00
Pascal Severac, Collège International de Philosophie, Paris
« Savoir, faire, et agir :
volonté de projet et initiative du désir à l’école »
10h 15
Nicolas Piqué, Collège International de Philosophie, Paris
« Eléments pour une critique du spontanéisme »
10h 45
Ali Benmakhlouf, Université Sophia Antipolis, Nice
« Je n'enseigne pas, je raconte »
11h 15
Discussion
12h 15
Clôture des travaux du colloque