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Islam en Europe, Islam d’Europe (Casablanca, 9-10 décembre 2010) - Fondation du roi abdul-Aziz Al Saoud pour les Etudes Islamiques et les Sciences Humaines , Casablanca
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Islam en Europe, Islam d’Europe (Casablanca, 9-10 décembre 2010)

Islam en Europe, Islam d’Europe (Casablanca, 9-10 décembre 2010)

L’islam est aujourd’hui la 2ème religion en Europe occidentale après le Christianisme, toutes Églises confondues (la 3ème après le catholicisme et le protestantisme, toutes obédiences réunies). Il est la 2ème religion dans la plupart des pays européens. Si l’on exclut les Balkans où sa présence est un héritage de l’Empire ottoman, partout ailleurs, sa présence est relativement récente. Elle date des migrations qui ont commencé à la suite de la de la 1ère Guerre mondiale et qui se sont accélérées au lendemain de la 2ème Guerre et après la fin des empires coloniaux. Malgré la volonté de la plupart des pays européens d’endiguer les flux migratoires, l’accélération et l’intensification des processus de mondialisation poussent de nombreux candidats à l’émigration des pays du Sud, et de beaucoup de pays musulmans, à braver tous les obstacles pour entrer en Europe. L’arrivée et la sédentarisation de populations musulmanes de différentes traditions et cultures, dans des sociétés européennes, plus ou moins sécularisées, ne sont pas sans poser des problèmes à ces populations et aux sociétés qui les accueillent.
 
Les musulmans découvrent une diversité de l’islam qu’ils ignoraient dans leurs pays d’origine, et se trouvent obligés de cohabiter avec d’autres populations d’origines, de langues, de traditions, de confessions, de cultures et d’histoires différentes, dans des systèmes dont ils ignorent l’histoire et les rouages. Ils sont contraints de s’y adapter tout en ayant peur d’y perdre une identité à laquelle ils s’accrochent d’autant plus fort qu’ils ne sont plus sûrs de ses repères ni des ce qui en fait la substance. Avec le temps, cette identité se réduit à des symboles qui ne sont que la reproduction de l’image à laquelle elle se trouve réduite par la société d’accueil. Cette perte de repères identitaires se trouve aggravée par les différentes versions de l’islam que leur proposent différents acteurs : celles des mosquées liées aux autorités de leurs pays d’origine qui cherchent à les maintenir sous leur tutelle ; celles des opposants à ces autorités qui instrumentalisent la religion ; celles de tel ou tel Etat musulman, de telle ou telle mouvance politico-religieuse à stratégie panislamique ; celles d’un « islam mondialisé » sans rapport avec les traditions des pays musulmans. Selon les systèmes propres aux différents pays, et les possibilités qui s’offrent à eux, ils se mélangent à d’autres populations d’origines, de langues, de cultures et de religions différentes, dans les espaces publics ou dans des lieux de vie et d’activités communes, ou ils vivent entre eux, sous la forme de communautés fermées les unes aux autres, avec leurs modes de vie, leurs modèles culturels et leurs territoires exclusifs.
Les sociétés qui les accueillent se trouvent confrontées à une diversification inédite : des histoires jusqu’alors séparées s’entremêlent et des systèmes de valeurs qui s’ignoraient auparavant se découvrent et s’affrontent en leur sein. Les modèles qu’elles ont échafaudés depuis des décennies, voire des siècles, pour garantir la pérennité du lien social, pour organiser et garantir le vivre ensemble, s’en trouvent ébranlés. Les gouvernants commencent à douter des recettes qu’ils croyaient, sinon universelles, du moins capables de garantir la reproduction des systèmes dont ils sont les gardiens. L’installation et la sédentarisation de populations dont la trajectoire n’a rien à voir avec les processus qui ont présidé à la genèse des modèles et des équilibres sur lesquels reposent ces sociétés, placent les décideurs, les penseurs et les acteurs socio-politiques devant un dilemme. Faut-il prendre en compte les spécificités identitaires des nouvelles composantes des sociétés en question ? Ou, au contraire, faut-il les ignorer et maintenir les modèles socio-culturels et politiques de ces sociétés tels qu’ils sont, et demander aux populations issues des flux migratoires de s’y adapter, en renonçant à leurs particularismes, comme condition préalable à leur intégration ?
Le contexte de crise dans lequel s’opère la rencontre entre l’islam et les différentes sociétés européennes, et le caractère plus subi et imprévu que voulu et maîtrisé de cette rencontre, génèrent des peurs et des crispations identitaires de part et d’autre (islamophobie d’un côté, occidentalophobie de l’autre). Cependant, malgré et par-delà les peurs et les crispations, on assiste à des processus d’adaptation, d’accommodement, d’acculturation, voire de « syncrétismes » inédits, du côté des musulmans comme du côté des sociétés européennes dont ils font désormais partie.
Pour voir où en sont ces processus, la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al-Saoud pour les Etudes Islamiques et les Sciences Humaines et la Fondation Konrad Adenauer organisent à Casablanca, les 9-10 décembre 2010, dans le cadre de leur programme culturel commun « Dialogue des deux rives », une première rencontre destinée à contribuer à l’élaboration d’un état des lieux de la recherche scientifique sur la situation plurielle des musulmans en Europe. Des chercheurs (sociologues, anthropologues, politologues, historiens, démographes, islamologues…) venus de différents pays européens et de la rive sud de la Méditerranée présenteront leurs travaux et échangeront à propos d’une série de questions relative à l’Islam en Europe / l’Islam européen ; questions appelées à faire l’objet de rencontres scientifiques thématiques régulières au cours des prochaines années.